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Tout d'abord, tu annonces que tu es favorable à la charte sur l'EPI publiée en juin 99. Dois-je te rappeler que, par cet accord, tu cautionnes la mise en place des PPCP (projets pluridisciplinaires à caractère professionnel) qui entraînent la disparition des modules, détournés comme heures de soutien au bénéfice des élèves, et qui donneront à tes ouailles plus de travail sans certitude d'apports d'amélioration de la formation (mais ils sont consentants puisqu'ils votent en majorité pour toi), tu acceptes les réductions horaires pour les élèves qui passeront ainsi de 34 h (et non 40 comme veut le laisser croire le Ministre) à 28 h, tu cèdes au chantage donnant-donnant pour la réduction horaire des collègues qui aurait vu le jour malgré cela (cf. les décisions des tribunaux administratifs) et tu vends la formation professionnelle au patronat ?
Tu traites le concept d'alternance de "creux" et tu le places sur le même plan que l'apprentissage. Encore un point où nous ne sommes pas d'accord. L'apprentissage qui, à une époque pas si ancienne, était la traduction d'un des A de ton nom, ces deux A qui sont devenus "Action Autonome" (Méfie-toi que l'Autonomie ne t'entraîne pas vers la dissidence).
L'apprentissage et l'alternance sont des formes de formation tout aussi valables que la formation initiale. Certains métiers, ceux de la bouche par exemple, ne peuvent être enseignés dans les établissements scolaires qui ne sont pas capables de fournir les véritables contraintes de l'activité commerciale. Ce sont aussi de bonnes voies de formation pour des élèves en difficulté dans notre système scolaire. Et si, pour un apprenti mécanicien, son éducation musicale est le bruit d'un moteur, son éducation artistique, la décoration de son engin et sa philosophie, le fait d'être utile à la société aurons-nous réellement raté sa formation ?
Tu t'inquiètes de la mise à disposition des plates-formes techniques aux entreprises : dois-je, encore, te rappeler que tu as voté la loi sur l'innovation dans laquelle est comprise cette utilisation ? J'ai refusé de cautionner ce texte car il prévoyait la responsabilité financière des établissements publics en cas de difficultés dans une étude.
Autre point de désaccord : "le statut de l'élève". Pourquoi vouloir institutionnaliser les indemnités données aux stagiaires ? C'est une attitude qui va à l'encontre de l'intérêt de nos élèves. Les entreprises sont en position de saturation pour l'accueil de stagiaires et ce projet risque de les entraîner à refuser les stages. Rendons plutôt l'enseignement professionnel "gratuit" pour les familles. Rétablissons le financement des équipements nécessaires aux élèves (tenues pour les hôteliers, outillages pour les mécaniciens, etc.), assurons la gratuité des déplacements et des frais d'hébergement pour les stages : ainsi, nous resterons crédibles aussi bien vis à vis des parents que des entreprises.
Tu ne veux pas voir les entreprises dans les établissements scolaires : moi, je veux être partenaire de ces mêmes entreprises, c'est là toute notre différence !
Voilà, cher SNETAA, les réactions suscitées par tes déclarations. J'ai la conviction de rester cohérent dans mes actions : tu me déclareras rétrograde, mais je place la réussite de mes élèves avant tout intérêt personnel, quitte à en faire les frais.
Salutations syndicales.
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