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Enseignements
élémentaire et secondaire
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| ÉDUCATION PRIORITAIRE Principes et
modalités de la politique de l’éducation prioritaire NOR : MENE0600995C RLR : 510-1 ; 520-0 CIRCULAIRE N°2006-058 DU 30-3-2006 MEN DESCO B5
Texte adressé aux rectrices et recteurs d’académie
; aux inspectrices et inspecteurs d’académie, directrices et directeurs
des services départementaux de l’éducation nationale ; aux inspectrices et
inspecteurs d’académie, inspectrices et inspecteurs pédagogiques régionaux
; aux inspectrices et inspecteurs de l’éducation nationale ; aux chefs
d’établissement ; aux enseignantes et enseignants
Le plan de relance de l’éducation prioritaire distingue
plusieurs niveaux d’action. Il énonce également un même principe de
réussite pour tous les élèves de l’éducation prioritaire et un même niveau
d’exigence pour tous les élèves de l’École de la République. Tous doivent
acquérir les connaissances et les compétences du socle commun par le
développement d’un environnement de réussite, en atténuant notamment la
rupture entre l’école et le collège. Au-delà, il convient, dans une
logique de parcours de formation de l’élève, d’élargir ses choix et de
permettre une orientation positive et ambitieuse, tournée notamment vers
les filières d’excellence, en renforçant le maillage avec les lycées et
l’enseignement supérieur. Structurées en réseau et fédérées autour d’un
même projet, les équipes pédagogiques de l’éducation prioritaire
veilleront à l’articulation de leur action avec l’ensemble des dispositifs
hors-temps scolaire en réservant une place particulière aux familles. Par
ailleurs, il convient de stabiliser et d’aider les équipes éducatives, de
piloter le dispositif et de l’évaluer. Rapidement l’ensemble des
établissements de l’éducation prioritaire a vocation à adopter cette
nouvelle organisation. L’action ciblée autour de 249 réseaux “ambition
réussite” dont les équipes éducatives seront renforcées par 1 000
enseignants supplémentaires et 3 000 assistants pédagogiques donnera une
véritable réalité au principe d’égalité des chances. Une attention
particulière doit être portée à la réalisation des opérations de gestion
des ressources humaines qui s’y rattachent. Ainsi, dans le cadre des
prochaines opérations de mutation des personnels enseignants, des
modalités spécifiques d’affectation seront mises en place pour permettre à
des personnels volontaires d’exercer des fonctions nouvelles au bénéfice
des élèves des écoles et collèges des réseaux “ambition réussite”.
A - Renforcer la structuration et le
pilotage pédagogique dans les réseaux de l’éducation prioritaire
I - Constituer un réseau au
service de la réussite scolaire des élèves Le réseau structure la nouvelle organisation de
l’éducation prioritaire. Piloté localement par un comité exécutif, il
fédère les établissements scolaires et ses partenaires autour d’un projet
formalisé par un contrat passé avec les autorités académiques, afin
d’assurer la réussite scolaire de tous les élèves. Un réseau à la structure et au pilotage simplifiés
Pour l’ensemble de l’éducation
prioritaire, il convient qu’un collège devienne l’unité de référence du
réseau qu’il crée avec les écoles élémentaires et maternelles d’où
proviennent ses élèves. Sur ce modèle, en lieu et place des réseaux
existants dans l’éducation prioritaire, se structurent les 249 réseaux
“ambition réussite” et les autres réseaux dits “de réussite
scolaire”. Pour faciliter le travail en concertation dans les réseaux
de l’éducation prioritaire, des “comités exécutifs” seront créés, avant le
1er mai 2006 pour les réseaux “ambition réussite” et d’ici la rentrée 2007
pour l’ensemble de l’éducation prioritaire. Chaque comité exécutif est
constitué du principal de collège, du principal adjoint et de tous les
directeurs des écoles élémentaires et maternelles rattachées. L’IEN de la
circonscription peut également faire partie de cette structure qui se
substitue progressivement à toutes les instances de l’éducation
prioritaire en devenant, dès à présent, l’instance de pilotage local de la
politique mise en œuvre dans le réseau “ambition réussite”, et à terme,
dans l’ensemble des réseaux de l’éducation prioritaire. Le comité exécutif
prépare, harmonise, régule les mesures destinées à faire vivre le réseau
et rend compte de son activité aux conseils d’administration des EPLE, aux
conseils d’école et aux autorités académiques. Il s’appuie sur les
compétences d’expertise et d’évaluation des corps d’inspection. Le
coordonnateur devient secrétaire de ce comité exécutif, notamment chargé
de préparer ses décisions et de les mettre en œuvre. Dans le contexte
d’un pilotage national confirmé, d’un accompagnement académique conforté
et d’un pilotage local rénové, l’autonomie des établissements et la
liberté pédagogique des équipes sont renforcées. Un projet pédagogique formalisé La dynamique de projet demeure au cœur de l’éducation
prioritaire et trouve sa cohérence dans les contrats passés avec les
autorités académiques. Elle est formalisée dans les réseaux “ambition
réussite” par un “Contrat Ambition Réussite” et dans les “réseaux de
réussite scolaire” par un “Contrat d’Objectifs Scolaires”. Ces contrats se
substituent aux contrats de réussite scolaire, dès à présent pour les
réseaux “ambition réussite” et au plus tard à la rentrée 2007 pour
l’ensemble de l’éducation prioritaire. Les “Contrats Ambition Réussite”
sont conclus pour quatre à cinq ans avec les autorités académiques. Dans
le cadre de cette contractualisation, des expérimentations pourront être
proposées, ainsi que le prévoit l’article 34 de la loi d’orientation et de
programme pour l’avenir de l’école (1), notamment l’organisation de la
journée et de la semaine scolaires, ainsi que le développement de
passerelles entre les premier et second degrés, qui feront l’objet d’un
soin particulier. Les objectifs des programmes d’enseignement doivent être
atteints car les réseaux ‘ambition réussite” ont vocation à être un haut
lieu d’exigence scolaire. Le projet de réseau prend appui sur les
analyses et rapports déjà disponibles dans les écoles, le collège et
également sur l’expertise académique. Lors de son élaboration, il convient
d’associer les partenaires naturels de l’école, notamment les
collectivités territoriales. Les équipes enseignantes ont la
responsabilité de l’élaboration du volet pédagogique du projet de réseau.
Une convention de partenariat sera signée au plus tard à la rentrée
2007 avec une institution culturelle, un complexe sportif de haut niveau,
un laboratoire d’université, un organisme de recherche ou éventuellement
avec une personnalité reconnue. Cela permettra d’insuffler un nouvel
esprit en développant chez les élèves un sentiment fort d’appartenance et
de fierté pour leur établissement et en donnant à chaque réseau une
dimension d’excellence. Le partenariat sera choisi en fonction du
contexte local afin de permettre aux établissements scolaires du réseau
“ambition réussite” de s’inscrire dans leur environnement et de jouer des
complémentarités avec les partenaires du secteur culturel, sportif,
scientifique et les collectivités territoriales. Il permettra également à
l’élève d’accéder aux ressources des structures de
proximité. Les enseignants veilleront à
ce que l’exploitation pédagogique et didactique des projets et actions
contribue, au moyen d’une construction structurée des apprentissages, aux
acquisitions en termes de connaissances et compétences du socle
commun. À tous les niveaux de l’éducation prioritaire, le projet de
réseau fixe les orientations et objectifs pédagogiques de même que les
modalités pour les atteindre. Il identifie, le cas échéant, les missions à
confier aux personnels en appui, en cohérence avec les activités des
autres enseignants et plus généralement de tous les intervenants au sein
du réseau. La diversité dans les modalités de prise en charge et une
recherche constante d’adaptation aux besoins des élèves sont garants d’un
fonctionnement souple au service de la réussite scolaire des élèves. Les
enseignants supplémentaires affectés dans les réseaux “ambition réussite”
pourront prendre part aux PPRE, co-intervenir dans les classes, partager
leur service entre le premier et le second degré, intervenir dans le cadre
de services croisés et en lien avec les maîtres surnuméraires du premier
degré, le cas échéant participer à l’éducation à la citoyenneté, prendre
le service d’enseignants afin de permettre à l’ensemble des membres du
réseau de profiter de la nouvelle organisation et de libérer du temps pour
le travail en équipe... Le “Contrat Ambition Réussite” et le “Contrat
d’Objectifs Scolaires” s’articulent avec le projet d’établissement et les
projets d’écoles. Ils prennent également en compte les autres projets
interministériels, en particulier ceux pilotés par les ministères de la
culture et de la cohésion sociale. À l’instar du projet
d’établissement et des projets d’écoles, le projet de réseau fait l’objet
d’une communication à l’ensemble de la communauté éducative, au premier
rang de laquelle figurent les parents. L’élève sera alors mieux à même de
comprendre le sens de ses apprentissages et de construire un parcours
cohérent compatible avec les objectifs du socle commun tout en offrant une
grande diversité de modalités.
(1) Loi n° 2005-380
du 23 avril 2005. II -
Développer l’ambition scolaire pour tous L’école doit pleinement jouer son rôle pour mieux
accompagner les élèves en difficulté, davantage individualiser leurs
parcours et encourager leurs talents. En adaptant les parcours scolaires Le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE)
est l’un des dispositifs qui doit permettre de conduire la totalité d’une
classe d’âge à la maîtrise des connaissances et compétences constitutives
du socle commun, à la fin de la scolarité obligatoire. Son usage doit être
privilégié. Il constitue tout autant une modalité de prévention de la
difficulté scolaire, visant à empêcher un redoublement, qu’un
accompagnement de celui-ci lorsqu’il n’a pu être évité. Par ailleurs, le
travail engagé à l’école se poursuit au collège et les difficultés qui
persistent ou qui se font jour au cours de la scolarité secondaire
doivent, comme à l’école, appeler une prise en charge personnalisée. La
continuité d’action, la cohérence et l’individualisation des réponses
apportées à l’élève sont le gage de la réussite dans la lutte contre
l’échec scolaire. Les corps d’inspection organiseront l’élaboration et la
mise en œuvre d’un livret de compétences. Ils accompagneront les équipes
pédagogiques dans la construction de cet outil. Ils veilleront à le rendre
lisible et transmissible d’une classe à l’autre et s’assureront qu’il
retrace le parcours individuel de chaque élève depuis l’école primaire. Ce
livret permet à chaque élève de connaître son niveau de départ et les
objectifs qu’il doit se fixer pour acquérir le socle commun de
connaissances. L’objectif est de donner confiance aux élèves et de
supprimer, par le recours à l’aide individualisée, tout redoublement. En
outre, les corps d’inspection apporteront leur expertise à la mise en
place des groupes de compétences. En
accompagnant le projet d’orientation Afin
d’accompagner les élèves dans la réalisation de leur projet scolaire et
professionnel, il convient de multiplier les possibilités de découverte
des filières de formation et du monde professionnel et de les sensibiliser
aux perspectives offertes par l’enseignement supérieur. Les élèves de
quatrième et troisième des établissements de l’éducation prioritaire
bénéficieront d’un entretien individuel d’orientation, organisé chaque
année avant la fin du deuxième trimestre de l’année scolaire. Cet
entretien, conduit par le professeur principal ou le conseiller
d’orientation-psychologue, assisté d’une personne issue du monde
professionnel, a pour finalité d’aider l’élève à construire et approfondir
son projet professionnel. De même, en vue d’une connaissance accrue des
métiers et des voies de formation, l’enseignement optionnel de découverte
professionnelle peut être avancé en classe de quatrième. Dans les
réseaux “ambition réussite”, le partenariat avec une institution
culturelle, un complexe sportif de haut niveau, un laboratoire
d’université ou d’organisme de recherche, une personnalité, constituera un
axe fort du projet d’établissement. Ses déclinaisons seront étroitement
articulées dans le cadre de projets interdisciplinaires. L’ouverture de
l’école sur la société sera favorisée. Des interventions de spécialistes
(universitaires, chercheurs, professionnels, scientifiques, artistes...)
et des actions (visites, mini-stages, projets...) conféreront à
l’enseignement une dimension concrète et favoriseront des choix
d’orientation ouverts (lycées généraux et technologiques, lycées
professionnels, centre de formation d’apprentis, ...). Dès la rentrée
2006, les élèves des collèges “ambition réussite” ayant obtenu une mention
très bien au diplôme national du brevet auront la faculté de demander leur
affectation dans un lycée de leur choix parmi les lycées de leur académie.
Ils bénéficieront de l’augmentation du nombre de bourses au mérite ainsi
que les élèves boursiers de l’éducation prioritaire qui se sont distingués
par leur effort dans le travail scolaire au cours de la classe de
troisième. Pour faciliter l’accès aux stages obligatoires en milieu
professionnel des élèves scolarisés en troisième, en lycée professionnel
ou en formation postbac, les entreprises d’un bassin d’emploi inscrites
dans l’opération “objectif stage” s’engagent, dans une relation de
confiance avec les établissements scolaires, à accueillir les jeunes qui
n’auraient pas trouvé de stage par eux-mêmes. Enfin, la “charte pour
l’égalité des chances dans l’accès aux formations d’excellence” (2) est
mise en œuvre : 100 000 étudiants des grandes écoles et universités
s’engagent à accompagner 100 000 élèves de l’éducation prioritaire dans
leurs études. Les établissements s’inspireront d’expériences en cours.
Tous les projets de parrainage qui permettraient à un lycéen d’accompagner
tout au long de l’année scolaire un collégien ou un écolier seront
privilégiés. La pratique d’une solidarité concrète entre les étudiants,
les lycéens, les collégiens et les écoliers doit permettre aux élèves de
mieux appréhender la nécessité de construire un parcours scolaire réussi,
fondé sur la maîtrise des apprentissages fondamentaux et l’acquisition du
socle commun tout en développant la curiosité intellectuelle ainsi que
l’intérêt pour le savoir chez les élèves.
(2) Signée le 17
janvier 2005 par l’État, la conférence des présidents d’université, la
conférence des Grandes écoles, la conférence des directeurs d’école et
formations d’ingénieurs. III
- Articuler le projet éducatif hors-temps scolaire avec la famille et les
partenaires de l’école Une des conditions
de la réussite des élèves relevant de l’éducation prioritaire est une
association renforcée des parents à l’action de l’École. L’institution
scolaire doit jouer pleinement son rôle d’information et d’éducation, en
développant et en diversifiant les modalités d’information et de
participation des familles. Elle doit par ailleurs veiller à ce que
l’ensemble des dispositifs hors-temps scolaire soit mis en cohérence avec
le projet de réseau. Avec la
famille Dans la mesure du possible, une
salle sera aménagée dans les équipements scolaires pour accueillir les
parents, organiser des cours d’alphabétisation, des rencontres, des
activités associatives ou des permanences des associations de
parents. L’école, ou le collège, devra présenter et expliquer aux
parents, notamment lors des réunions de rentrée, le règlement intérieur de
l’établissement. Chaque enseignant aura soin de pré ciser les enjeux et
les programmes de l’année ;
il présentera également les
objectifs et les méthodes de travail de sa discipline. Les professeurs
souligneront l’importance de l’assiduité scolaire et insisteront sur la
nécessité d’un travail personnel et régulier de l’élève. Ils présenteront
alors les différentes possibilités d’aide aux devoirs offertes par le
réseau. Un guide de l’accompagnement à la scolarité, composé de fiches
pratiques, élaboré par la délégation interministérielle à la famille sera
diffusé largement auprès des enseignants et des acteurs de
l’accompagnement à la scolarité. Des rencontres trimestrielles avec
les parents permettront de faire le point sur la situation de leur enfant
et de les informer des actions de soutien personnalisé. À cette occasion,
les livrets et les bulletins scolaires leur seront remis en main propre
par un enseignant de la classe afin d’avoir un échange sur les progrès de
leur enfant ou ses difficultés. S’il y a lieu, il conviendra de s’assurer
du recours à un interprète extérieur. Avec les partenaires de l’école, dans le cadre des
dispositifs hors-temps scolaire L’action
engagée à l’école et au collège a vocation, ici plus qu’ailleurs, à être
en lien avec les activités hors-temps scolaire et notamment avec les
différents dispositifs qui, selon des modalités diverses, tendent vers un
développement de l’autonomie et des compétences des élèves. Une réflexion
globale doit être menée afin d’inventorier l’existant (aide aux devoirs,
études surveillées, Contrat Éducatif Local ou Contrat Urbain de Cohésion
Sociale, Contrat Local d’Accompagnement à la Scolarité, Dispositif de
Réussite Éducative, École ouverte, “Espaces ludiques en milieu
scolaire”...), et de définir les publics prioritaires pour chacun des
dispositifs en réponse au contexte local. Une cohérence devra être trouvée
entre les différentes modalités de prise en charge, en mettant notamment
en regard les besoins spécifiques des enfants et la nature de
l’accompagnement et de l’encadrement proposé. Ainsi, dans le cadre des
études accompagnées, qui seront proposées quatre soirs par semaine dans
les réseaux “ambition réussite”, il conviendra de privilégier les prises
en charge des élèves les plus fragiles par des enseignants. Les assistants
pédagogiques ont également vocation à encadrer l’aide aux devoirs. Une
partie de leur temps de travail pourra y être consacrée. Dans tous les
cas, cet accompagnement sera proposé aux élèves et aux familles par les
enseignants. Si chaque collège en éducation prioritaire s’efforce de
proposer une opération École ouverte, de préférence pendant les vacances
scolaires, c’est nécessairement dans les collèges des réseaux “ambition
réussite” que celle-ci devra être développée en priorité. Elle s’adresse
aux collégiens et écoliers des réseaux “ambition réussite”. C’est dans
ces mêmes réseaux “ambition réussite” qu’il conviendra de soutenir
l’opération “espaces ludiques en milieu scolaire”. B - Renforcer et accompagner les équipes pédagogiques
dans les écoles et les collèges des réseaux “ambition réussite” à la
rentrée scolaire 2006
I - L’entrée en fonction de
1000 professeurs supplémentaires L’organisation de la mission des enseignants
supplémentaires L’affectation
d’enseignants supplémentaires expérimentés constitue un levier important
pour mieux structurer les équipes pédagogiques, développer
l’accompagnement et la formation des jeunes enseignants, permettre une
concertation accrue et favoriser la mise en œuvre des
PPRE. L’organisation de leur service sera déterminée par le profil du
poste résultant du projet de réseau. Il ne pourra pas comporter un service
d’enseignement supérieur à un mi-temps devant des classes constituées. Ce
temps d’enseignement apportera au réseau des ressources supplémentaires.
Il appartiendra aux services académiques de faire figurer dans les bases
de gestion les décharges de service afférentes aux missions de ces
enseignants. Le positionnement de ces enseignants au sein de
l’établissement et du réseau ne doit pas aboutir à créer un encadrement
intermédiaire. Chacun de ces enseignants recevra du chef
d’établissement, sur proposition du comité exécutif, une lettre de
mission. Elle couvre la période de réalisation du projet de réseau. La
mission fait l’objet d’une évaluation par les corps d’inspection sur
laquelle le comité exécutif et le chef d’établissement s’appuieront pour
prononcer, à la fin de la période, un éventuel renouvellement. Toutefois,
une évaluation est conduite à la fin de la première année et elle peut
faire l’objet d’un avenant annuel afin de tenir compte des besoins de
régulation du projet. À tout moment, si la mission n’est pas remplie selon
les termes de la lettre afférente, il peut y être mis fin par les
autorités académiques, sans pour autant que l’affectation de l’intéressé
puisse être remise en cause. Dans ce cas cependant, une autre affectation
devra lui être proposée. Le profil
des enseignants recherchés La notion de
professeurs “expérimentés” n’implique pas nécessairement un nombre précis
d’années de service. En effet, nombre de jeunes professeurs ont acquis,
après quelques années d’enseignement, une véritable expérience de terrain
qui témoigne de leur investissement en faveur de la réussite de leurs
élèves. Ces jeunes enseignants déjà expérimentés ne sauraient donc être
exclus de ces postes. La procédure
de publication des postes, d’appel à candidatures, de recensement et de
choix des enseignants Les postes,
présentés au CTPA, et le cas échéant aux CTPD, doivent être publiés
pendant un délai suffisamment long pour permettre une large diffusion et
l’émergence des candidatures, y compris d’enseignants nouvellement nommés
dans l’académie ou le département. Implantés au collège, ces postes
seront ouverts à tous les professeurs des premier et second
degrés. Lors de la phase d’examen des candidatures, un entretien pourra
être prévu avec les candidats pour mieux cerner leurs motivations et
apprécier avec eux l’adéquation de leurs compétences au profil du poste.
En fonction de ce dernier, l’entretien pourra avoir lieu avec le principal
du collège, un autre membre du comité exécutif, l’IEN de circonscription
ou l’inspecteur chargé de l’éducation prioritaire, pour leur permettre de
formuler un avis sur les candidatures. Les enseignants déjà en poste
dans les collèges et les écoles du réseau pourront être candidats. Dans ce
cas, bien qu’il s’agisse d’une nouvelle affectation, ceux-ci conservent
leur ancienneté de poste. Le choix des candidats et leur affectation
s’effectueront selon des critères qualitatifs, hors barème. Outre les
compétences pédagogiques reconnues de ces enseignants, leur expérience
acquise dans le cadre de leurs précédentes affectations au sein
d’établissements classés “difficiles”, y compris dans une autre académie,
ainsi que leur capacité à répondre aux missions propres à chaque poste
pourront être des critères de choix. La procédure d’affectation Les professeurs du second degré retenus seront nommés
dans le cadre du mouvement spécifique académique. Après avis de la
commission administrative paritaire départementale, les professeurs du 1er
degré, retenus pour ces postes, seront affectés au collège par
l’inspecteur d’académie. Selon les missions qui leur seront confiées,
ces professeurs pourront intervenir dans les deux niveaux d’enseignement
du réseau. Pour 2006 : un dispositif
d’affectation plus souple Les délais
resserrés d’affectation peuvent conduire à envisager pour l’année 2006 une
procédure plus souple qui pourra concerner les enseignants des premier et
second degrés. Si tous les postes ne sont pas pourvus par le mouvement,
les phases d’ajustement qui suivent doivent permettre des candidatures
plus tardives, éventuellement en les suscitant notamment parmi les
titulaires des brigades ou des zones de remplacement dans les premier et
second degrés. Dans ce cas, l’affectation pourra se limiter à l’année
scolaire 2006-2007 et aura l’avantage de permettre à l’enseignant de
marquer son engagement dans le projet et son souhait d’être nommé dans le
poste au mouvement 2007. II -
D’autres actions pour renforcer les équipes pédagogiques Le recrutement de 3 000 assistants pédagogiques
Le recrutement de 3 000 assistants
pédagogiques dans les collèges et les écoles des réseaux “ambition
réussite” permettra une meilleure prise en charge des élèves en difficulté
scolaire. Les profils à recruter et l’organisation des services sont
définis au sein du “comité exécutif” du réseau. Leurs tâches
consisteront en un soutien aux élèves : accompagnement de la scolarité,
soutien scolaire, aide méthodologique et transversale, aide au travail
personnel, études accompagnées,... Elles seront exercées de manière
individualisée ou en groupe restreint. L’appui aux écoles Les écoles des réseaux “ambition réussite” doivent
bénéficier en priorité des dispositifs de remplacement et de soutien
scolaire. Les classes d’application seront implantées de préférence dans
les écoles de l’éducation prioritaire pour contribuer à l’émergence et à
la diffusion de pratiques pédagogiques spécifiques et à la revalorisation
de l’image des établissements. Les inspecteurs d’académie veilleront à
adapter les règles du mouvement pour permettre une plus grande stabilité
des équipes pédagogiques, y compris pour les enseignants sortant
d’IUFM. Des enseignants bivalents
dans les collèges “ambition réussite” La
transition entre l’école primaire et le collège est souvent rendue plus
difficile pour les élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage, du
fait de la multiplicité des enseignants au collège. Afin de limiter le
nombre des professeurs intervenant, notamment en classe de sixième, des
PLP bivalents des disciplines générales pourront être affectés au collège.
Ainsi, dans le mouvement intra-académique, des postes bivalents de type
lettres-histoire, lettres-langues ou maths-sciences seront proposés à des
professeurs de lycée professionnel qui souhaiteraient être affectés dans
des collèges “ambition réussite” (3).
(3) Outre le fait que
des professeurs issus du corps des PLP pourront faire acte de candidature
pour les 1 000 postes de professeurs supplémentaires.
III - Mieux accompagner les
enseignants et mieux reconnaître leurs mérites professionnels
L’accompagnement par les corps
d’inspection et le suivi du déroulement de carrière - Des inspections plus régulières sont de nature à
valoriser l’investissement des enseignants et à créer les conditions d’un
avancement plus rapide d’échelon et/ou de grade. - Dans le cadre des procédures d’avancement d’échelon, en
cas d’égalité de note entre deux enseignants, il conviendra de procéder à
l’examen des dossiers en prenant particulièrement en compte l’exercice
dans les écoles et collèges des réseaux “ambition réussite” . -
L’accès à la hors-classe de ces enseignants doit également être privilégié
dans le premier comme dans le second degré (4). En effet, le nombre de
promus rapporté au nombre de promouvables dans ces collèges doit être
supérieur à celui des autres établissements. Ceci pourra vous conduire à
promouvoir à la hors-classe des enseignants moins avancés en carrière et
notamment, mais pas exclusivement, à valoriser les enseignants
supplémentaires qui y seront affectés. Les taux de promouvabilité
déterminés par l’arrêté interministériel du 17 janvier 2006, qui seront
applicables dans chaque académie, fixent le cadre de votre action dans ce
domaine. La valorisation des
parcours professionnels - Au terme d’au
moins cinq années au service des établissements d’un réseau “ambition
réussite”, tout enseignant devra voir sa mobilité géographique facilitée.
Les modalités pour y parvenir relèvent, dans le second degré, soit du
régime des affectations à caractère prioritaire justifiant une
valorisation (APV), soit d’une gestion plus personnalisée de type
“bonification de gestion individualisée” .Dans le premier degré, les
règles du mouvement intra départemental devront prendre en compte cette
priorité. - La mobilité fonctionnelle et le désir d’évolution
professionnelle, à l’issue de leur mission, des enseignants venus
renforcer le réseau, devront être accompagnés et soutenus. Divers projets
pourront ainsi s’en trouver facilités : . détachement dans le corps
des certifiés des professeurs des écoles ; . inscription prioritaire à
certaines sessions de formation ; . aide à une évolution de carrière
vers les métiers d’inspection ou de direction ; . examen prioritaire
d’une demande de congé de formation professionnelle...
C - Suivre et évaluer les politiques
mises en œuvre
Un délégué national assure le
pilotage, l’animation de la politique de l’éducation prioritaire et les
nécessaires concertations avec les autres départements ministériels et
acteurs nationaux au service des territoires dans lesquels seront
implantés les réseaux “ambition réussite”. À chaque niveau de
responsabilité le pilotage et l’accompagnement sont renforcés. L’éducation
prioritaire doit figurer au programme de travail des corps
d’inspection. Des modalités
d’accompagnement diversifiées et adaptées Un effort particulier sera engagé en direction des jeunes
enseignants. Ainsi les compétences que ceux-ci doivent acquérir en
priorité, notamment pour traiter la difficulté scolaire, prendre en compte
l’hétérogénéité des élèves dans la transmission des savoirs et exercer
l’autorité seront fixées dans le cahier des charges de la formation
initiale des maîtres. Par ailleurs, les corps d’inspection territoriaux
(IA-IPR et IEN) et les conseillers pédagogiques interviendront
spécifiquement auprès des jeunes enseignants et assureront un suivi
pédagogique et didactique régulier. Pour mener à bien leur projet,
réguler et évaluer leur action, les équipes des établissements en
éducation prioritaire bénéficieront d’un accompagnement renforcé par
l’inspection générale et les corps d’inspection territoriaux. Les
dispositifs académiques de formation et d’innovation seront également
impliqués. Ils auront, en outre, pour mission d’accompagner et de relayer
les actions et organisations pédagogiques particulièrement innovantes
mises en œuvre dans les établissements participant à l’opération “relever
le défi de l’égalité des chances”. Dans les dix académies qui
regroupent le plus grand nombre d’établissements relevant de l’éducation
prioritaire, un IA-IPR est désigné pour animer localement cette politique
d’appui. Un accompagnement à la formalisation du projet de réseau, du
“Contrat Ambition Réussite” et du “Contrat d’Objectifs Scolaires” sera mis
en place. L’école supérieure de l’éducation nationale organisera tous les
ans une session de formation destinée aux cadres des réseaux “ambition
réussite”. Les demandes de formation continue présentées par les équipes
pédagogiques des établissements scolaires de l’éducation prioritaire
seront inscrites en priorité dans les plans académiques de
formation. L’appui du site ÉduScol, du site de l’éducation prioritaire
ainsi que des centres académiques de ressources pour l’éducation
prioritaire dont l’action doit être renforcée dans toutes les académies,
constituent de précieuses ressources. Par ailleurs, le Centre national de
documentation pédagogique mobilise son réseau et produit des documents
pédagogiques, de même que l’Institut national de recherche pédagogique,
avec le Centre Alain Savary, produit, met en perspective et diffuse des
travaux de recherche.
(4) Les circulaires
fixant les orientations nationales pour l’accès à la hors classe des corps
à gestion déconcentrée, parues le 22 décembre 2005, affirment cette
priorité. Une évaluation et
une régulation systématique, à tous les niveaux Les équipes des établissements scolaires devront avoir le
souci constant de la mesure des effets de leur action en regard des
objectifs visés afin de valider les stratégies mises en œuvre. Une
évaluation régulière de la progression des résultats doit être menée dans
la classe. Il s’agit de mesurer effectivement ce que les élèves ont appris
en visant les compétences du socle commun, les compétences intellectuelles
transversales et en évitant une trop grande parcellisation des tâches.
Au niveau du réseau, le comité exécutif mène cette évaluation qui se
fonde notamment sur un “baromètre de la réussite scolaire” s’appuyant sur
la maîtrise de la lecture, la progression dans l’acquisition du socle
commun, l’amélioration des résultats aux évaluations nationales et au
diplôme national du brevet, le respect du règlement de l’établissement et
la poursuite d’études. Les corps d’inspection, sous l’autorité du recteur,
évalueront les résultats des “Contrats Ambition Réussite” et à terme des
“Contrats d’Objectifs Scolaires”. Enfin, chacun des réseaux “ambition
réussite” sera suivi par un inspecteur général qui remettra, chaque année
au ministre, un rapport faisant état notamment de l’évolution des
performances scolaires constatées. La politique de relance de
l’éducation prioritaire passe par une mobilisation de tous. Le
renforcement des moyens, la mise en cohérence des actions, le
développement de pratiques pédagogiques mieux adaptées aux besoins
permettront de donner aux élèves plus d’ambition et de leur offrir les
conditions de la réussite scolaire. Aussi, je vous demande de bien
vouloir vous impliquer personnellement dans la mise en œuvre de la relance
de l’éducation prioritaire et de porter un soin particulier à
l’affectation des personnels.
Pour le ministre de
l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la
recherche et par délégation, Le directeur du Cabinet Patrick
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