Edito octobre 2003
EDITO : Le Grand débat sur l'école
Le grand débat sur l’avenir de l’école, annoncé par le Ministre de l’Education Nationale, - débat qui devrait, selon ses initiateurs gouvernementaux, parvenir à un diagnostic sur l’état actuel de l’enseignement, ses forces, ses faiblesses, ses réussites et ses difficultés au cours des quinze dernières années, ne doit en aucun cas détourner notre attention sur les préparatifs d’une programmation désastreuse pour nos formations.
En effet, le budget de l'Education pour 2004 prévoit la suppression de 1500 postes d'enseignants du second degré, la fermeture de 2500 postes de stagiaires aux concours et une amputation de 1000 emplois d'encadrement non enseignants !
Cette situation conduit à la suppression de 300 postes de PLP et de 1200 postes de certifiés ; à une réduction, d’une ampleur jamais vue, du recrutement de stagiaires : à hauteur de 2000 pour les certifiés, 400 pour les P.L.P., 60 pour les Co. Psy., 40 pour les C.P.E. !
Le Budget annoncé lève en partie le voile sur les stratégies ministérielles de développement de la précarité et de la contractualisation des personnels, notamment dans l'enseignement professionnel.
Il est clair enfin que le Ministère ne se donne pas les moyens en matière de formation professionnelle de répondre aux demandes de développement que pourraient désormais présenter les Régions dont l'autorité sur la formation professionnelle initiale va être renforcée par la future loi de décentralisation.
D’un autre côté, le Ministre de la Fonction Publique s’apprête à déposer avant la fin de l’année une proposition de loi pour redéfinir les normes de gestion des fonctionnaires. Cette réforme qui a pour objectif le renforcement de l’autonomie et de la hiérarchisation dans le cadre de la décentralisation, veut assurer le maximum de flexibilité de gestion par la globalisation du service.
Chacun comprendra que, face à de pareilles menaces, seul l’ensemble des personnels, avec leurs organisations syndicales indépendantes de la politique d’alignement sur ces orientations, peut en se mobilisant opposer une résistance efficace pour obtenir la préservation et le rétablissement de nos statuts, de nos missions, de nos obligations et de nos garanties.
Le Secrétaire académique
André SEMAAN