Chers collègues,
Avant de vous expliquer mon parcours syndical et mon choix définitif d’adhérer à votre syndicat, Je dois tout d’abord exprimer ma reconnaissance et mes amitiés à François Chaintron et à Marie Edmond Brunet de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer et d’apporter mon total soutien à toutes les listes présentées par FO aux prochaines élections professionnelles.
Chers collègues, je n’ai pas adhéré à votre syndicat suite à une incitation d’un délégué syndical sympathique ou d’un militant actif dans mon établissement, ni pour un intérêt personnel comme le font beaucoup de nos collègues à l’occasion d’une mutation vers les académies du sud, ni dans l’attente d’une promotion d’échelon ou de grade.
Ceux qui ne connaissent pas mon parcours syndical s’étonnent de son extrême simplicité. Je n’ai pas le passé d’un ancien militant politique à la recherche d’une ambition personnelle qui a escaladé les échelles pour arriver au sommet du pouvoir ou du militant syndical qui a obtenu le soutien des ses camarades de section ou du département pour grimper au sommet des responsabilité syndicales.
Au contraire, convaincu de la justesse et de la noblesse de la mission assumée par mes collègues de l’éducation nationale, résolument opposés aux attaques sans merci et de tout bord que subit l’éducation nationale, même de la part de ceux qui prétendent incarner les valeurs de la gauche dans ce pays et ceci depuis plusieurs années, farouchement opposé à toutes les injustices que subissent les classes ouvrières dans notre pays et l’abandon total de l’Education nationale dans son rôle de formation et d’intégration de toute la jeune génération et en particulier de celle issue de l’immigration.
Volontaire pour assumer des responsabilités syndicales au sein de mon établissement, au moment où la majorité des adhérents de mon syndicat refusait d’afficher leur appartenance syndicale, suite aux divergences entre le SNETAA et la FSU et, le lendemain, des grèves contre le ministre ALLEGRE.
Elu commissaire Paritaire en 1999, nommé en 2000 à la tête de la plus importante section académique du SNETAA, j’avais la mission d’arrêter l’hémorragie de non renouvellement d’adhésion de plus de 60% de ses adhérents, de sauver les structures du syndicat suite au conflit interne qui s’est terminé par la création du SNEEP, puis SNUEP. J’ai accompli ma mission au détriment de ma vie privée de ma carrière et de ma santé.
De la section académique, j’ai été appelé en 2002 à assumer des nouvelles responsabilités au niveau du Secrétariat National.
Le 3 Novembre 2004 et après une longue réflexion, j’ai pris la décision de me retirer du SNETAA en abandonnant mes responsabilités en tant que Secrétaire National et de Secrétaire Académique. La seule fonction, que j’ai préservée, est celle du commissaire Paritaire dans le souci d’être à la disposition de mes collègues qui m’ont élu et qui m’ont fait confiance.
Chers Collègues, il faut que la vérité soit dite haut et fort, ne soyez pas frileux dans votre argumentation ; allez aux contacts des adhérents et des sympathisants du SNETAA et dites leur que le SNETAA a abandonné une part importante du combat syndical depuis un moment. Les syndiqués ne sont pas dupes. Le SNETAA a perdu depuis 1999 deux tiers de ses syndiqués.
Mes amis, J’ai adhéré à FO parce que j’ai déjà été convaincu de l’efficacité, de la détermination des militants de FO, dans la défense de l’enseignement Professionnel. Notre lutte en commun contre les lycées de métiers, contre la décentralisation, contre la déréglementation de la fonction publique, contre la loi FILLON, contre la promotion au mérite était un bel exemple de fraternité et de solidarité. J’ai été fier de leur détermination, de leur courage et surtout de leur sens des responsabilités quand d’autres utilisaient le double discours, la cogestion à outrance et les arrangements de coulisses pour préserver des siéges dans tel ou tel conseil.
Au dernier conseil national du SNETAA, les dirigeants du SNETAA, sans l’autorisation du congrès et sans l’autorisation des adhérents, ont abandonné la vocation essentielle de leur syndicat depuis sa création qui est la défense de l’enseignement Professionnel et de ses personnels. Ils ont créé le SNETAA certifiés agrégées, le SNETAA CPE et le SNETAA INSTITS. Le seul objectif de ces créations est de récolter quelques centaines de voix supplémentaires afin d’assurer leur confort financier. Sous l’excuse des contraintes de la loi Perben qui certes est contraignante, ils nourrissent une hostilité absurde contre le syndicalisme confédéré. C’est de leur part un reniement de leurs origines.
Personne n’ignore l’absence du débat et de démocratie au sein de cette organisation, un dirigisme totalitaire qui a abouti au fil des années à de multiples exclusions et à l’affaiblissement de cette organisation par l’éviction de centaines de ses membres les plus actifs.
Derrière le slogan de la laïcité et le soutien de façade à cette grande entreprise pour donner une certaine crédibilité à des dirigeants en panne d’idées et en déphasage total, avec les préoccupations de tous les salariés de la fonction publique, ces mêmes dirigeants ne cachent pas leur admiration pour les satrapies régionales et cachent mal un mépris aristocratique de la classe ouvrière.
J’ai adhéré à votre syndicat quand j’ai constaté l’importance et le respect que vous accordez aux réflexions et aux choix de vos adhérents et de vos militants dans chaque section départementale et académique.
Comment faire vraiment confiance aux dirigeants du SNETAA dont la seule obsession est la corruption de leurs propres responsables Académiques par des décharges horaires, des indemnités alléchantes et des avantages en nature ?
Ne parlons pas dans ce cadre de l’indépendance syndicale, ni de la charte d’Amiens ! La guerre des alliances politiques et des appartenances idéologiques et confessionnelles fait rage. La tournée des amis politiques, présidents des régions, est devenu une culture et une fierté. L’élimination de ceux qui osent parler de la charte d’Amiens devient rituelle. Notre collègue Françoise ROCHE , Secrétaire Fédérale d’EIL et Secrétaire Générale du SNCA- EIL, après des années de combat, est expulsée des locaux du SNETAA ; son fichier syndical est volé et les cotisations de ses syndiqués complètement confisquées ; ceci malgré deux condamnations du SNETAA par le TGI de Paris pour les raison qui viennent d’être évoquées.
Le SNETAA n’est presque plus une organisation syndicale et ne porte aucune valeur humaniste ni revendicative. Certes, son existence est liée à celle d’un corps et d’un statut : celui des PLP. Mais son audience principale se limite aux académies du SUD pour des raisons que personne n’ignore. Les agences immobilières ont la mission de satisfaire une demande particulière, le SNETAA, comme elles, est devenu une agence de mutation pour satisfaire les quelques candidats, victimes de la décentralisation et qui croient encore à l’alchimie de ses dirigeants.
Allez dans les manifestations et comptez le nombre des syndiqués SNETAA, organisés sous leur bannière dans les défilés, vous allez être déçu du spectacle ! Ni les adhérents ni les responsables eux même ne croient plus à leurs propres appels, en général jamais diffusés ou après l’échéance. Combien de fois les dirigeants du SNETAA ont-ils montré leur nez dans les manifs : quand ils y vont, c’est pour rebrousser chemin dans les trois ou cinq minutes qui ont suivi leur arrivée. Le combat syndical collectif n’existe plus au SNETAA, par contre le combat favorisant les individualités, les privilèges, n’a cessé de progresser.
Les rares occasions ou j’ai vu des syndiqués manifester dans les rues de Paris, c’était en 2003 contre la loi Fillon. Là encore grâce aux militants de FO, à leur encadrement et à leur protection contre les agressions de tout bord contre le SNETAA. C’est cette notion de solidarité et de fraternité dans la lutte pour le maintien des acquis qui m’a poussé à adhérer à votre syndicat.
Beaucoup d’anciens cadres ont quitté cette année le SNETAA . L’ancien Secrétaire Général Adjoint a rejoint l’UNSA , le secrétaire Académique de Paris a rejoint le SNUEP, le plus jeune secrétaire académique du SNETAA, celui de l’académie de Versailles se trouve aujourd’hui parmi vous. D’autres ont préféré un retrait total de la vie syndicale.
Mes chers collègues :
- J’ai choisi FO, comme je l’ai dit au début, parce que à plusieurs reprises, dans nos réunions de travail, dans les commissions paritaires académiques ou les consultations ministérielles, j’ai eu l’occasion de constater et d’apprécier la qualité du travail accompli, le soutien dans les moments difficiles,la combativité des militants, la force de conviction et la détermination sans faille pour la défense de l’enseignement Professionnel public et laïque de formation initiale et de ses personnels, de nos statuts et de nos conditions de Travail.
- Avant d’être PLP, ou enseignant, je suis citoyen et solidaire de tous les salariés quelque soient leurs catégories professionnelles. La dérive du SNETAA est d’abord provoquée par son « autonomie ». La confédération Force Ouvrière assume avec beaucoup de responsabilité et de détermination sa mission. Sans l’appui d’une fédération ou d’une confédération, toute action est vouée à l’échec, à la soumission ou à la collaboration. Je n’oublie pas le dévouement et la disponibilité des mes collègues PLP, par exemple quand ils vont seconder leurs collègues personnels TOS dans leurs réunions et les assister pendant les commissions. C’est un exemple de la solidarité nécessaire entre tous les salariés.
- Revendiquer, négocier, en toute indépendance : ce sont les mots d'ordre de Force Ouvrière. FO se revendique de la Charte d’Amiens et de la loi laïque de 1905. Voilà encore une fois pourquoi j’ai choisi FO.
Je suis sûr que nombre de mes anciens collègues du SNETAA seront attentifs aux résolutions de votre congrès et sont prés à vous rejoindre.
Mes chers collègues, je vous souhaite un excellent débat et de bonnes résolutions et je vous remercie de votre écoute et de votre accueil.
Blainville le 18 octobre 2005.
André SEMAAN