COMMUNIQUE DE PRESSE

 

EJECTION PROGRAMMEE

 DE DIZAINES DE MILLIERS D’ELEVES

HORS DE L’EDUCATION NATIONALE

 

 

A l’exemple de ce qui se passe dans l’Académie de VERSAILLES, la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale (MGIEN) est, semble-t-il, vouée à la disparition dans le très court terme.

 

Chaque année, et en contradiction avec la Loi d’Orientation sur l’Education de 1989, qui prévoit qu’aucun élève ne doit sortir du système éducatif sans diplôme qualifiant, 100 à 150000 jeunes sortent de l’Ecole sans même un CAP ou un BEP  (Niveau V). Un tiers d’entre eux est cependant réintégré dans le cursus scolaire grâce aux actions montées par la MGIEN (Structures curatives tels les CIPPA et MOREA, et structures de prévention).

 

Le Grand Débat sur l’Avenir de l’Ecole a montré que l’Opinion publique était de plus en plus sensible à l’échec scolaire donc social, qui loin de régresser, continue à stigmatiser négativement l’Institution scolaire et à vouer à la désespérance et à la marginalisation tant d’adolescents et leurs familles.

 

Alors que l’Institution scolaire ne semble pas être en mesure de résorber l’échec scolaire, pourquoi la fermeture des structures de la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale est-elle à l’ordre du jour ?

 

Est-ce pour des raisons de logique comptable imposée par le Pacte de Stabilité européen ? Est-ce pour désengager budgétairement l’Etat ? Est-ce pour laisser aux collectivités territoriales, voire aux établissements scolaires sous couvert d’autonomie, la responsabilité de former tous les enfants de la Nation alors que cette responsabilité est régalienne et incombe par conséquent à l’Etat ?

 

Les actuelles orientations politiques en matière d’éducation et d’insertion donnent la priorité, pour résoudre l’épineux problème de l’échec scolaire, à l’apprentissage (formations en alternance en fonction des besoins économiques locaux). Mais sans formation initiale complète, l’apprentissage ne pourra jamais permettre une insertion socio-professionnelle réussie. Ainsi l’alternative à la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale restera la rue pour des jeunes qui, s’ils sont peu nombreux au regard de l’ensemble de la population scolarisée, concentrent les problématiques sociales les plus explosives.

 

Depuis 25 ans, les actions menées aujourd’hui par la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale, sont des actions de remédiation aux insuffisances de l’Education Nationale. Ces actions mobilisent des personnels majoritairement précaires (contractuels et vacataires), dont le dévouement, l’imagination pédagogique et le respect pour les élèves en très grande difficulté, sont exemplaires. En liquidant la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale, l’Etat abandonne non seulement des jeunes qui ont besoin de lui mais aussi des travailleuses et des travailleurs qui méritent mieux que ce mépris.

 

Mais ne sont-ils pas habitués à ce mépris ces enseignants qui ont toujours travaillé sans que l’Autorité de tutelle (Rectorat) prête la moindre attention à ses propres manquements en ce qui concerne le respect de la rémunération du travail effectivement fourni et des plus élémentaires droits syndicaux ou  à la surcharge de travail des personnels de terrain de la MGIEN (enseignant-coordinateurs, intervenants vacataires) ?

 

En la matière, le Rectorat de VERSAILLES (et d’une manière générale les Académies d’Ile de France),  exerce sa tutelle sur la MGIEN en l’absence de toute transparence et de tout dialogue.

 

Ainsi les personnels précaires menacés de licenciement par la disparition progressive des actions de la MGIEN sont-ils laissés dans l’ignorance. Quant aux enseignants-coordinateurs titulaires, il leur serait imposé des réorientations professionnelles qui ne correspondraient ni à leur qualification ni à leur vocation. Mais là encore, aucune information n’est jamais transmise.

 

Les Syndicats EIL Fédérés Unitaires prétendent qu’au lieu de supprimer la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale, il faut la développer tout en transformant l’Ecole pour davantage de réussite des élèves selon leurs aptitudes et leurs projets. Ils dénoncent la pratique anachronique du secret au service d’objectifs contraires aux intérêts des élèves et de la Société. Ils mettent en garde la hiérarchie de l’Education Nationale et les Pouvoirs publics contre cette volonté d’abandonner la population d’élèves la plus en difficulté.

 

Une concertation s’impose, celle-là même réclamée par les Syndicats EIL Fédérés Unitaires depuis de nombreux mois.

 

 

Paris, le 25 mai 2004

 

 

 Syndicats EIL Fédérés Unitaires

74, rue de la Fédération

75739 PARIS CEDEX 15

01.53.58.00.39

 

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