Rapporteur : André SEMAAN

 

MOTION MGIEN

 

Chaque année, entre 100 000 et 150 000 jeunes sortent du système éducatif sans qualification. Pour remédier à cette situation, l’Education Nationale a créé plusieurs dispositifs dans les années 80 : Opération 60000 jeunes, DIJEN…. La Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale (MGIEN) en est l’héritière. Ce n’est pas un simple dispositif : son caractère « général » prévoit que tous les acteurs du système éducatif soient impliqués, ce qui n’est toujours pas le cas. La MGIEN a été ajoutée dans le système éducatif par la Loi d’Orientation sur l’Education de 1989. C’est la Loi de lutte contre les exclusions de 1998 qui impose à tous les acteurs du système éducatif la vigilance dans le suivi des élèves et la prévention des sorties sans qualification. Mais force est de constater que, loin d’être réellement intégrée au système éducatif, la MGIEN et avec elle tous les personnels de terrain, se trouve marginalisée au sein de l’Institution et boudée par la plupart des organisations syndicales, qui commencent pourtant à s’y intéresser depuis que la FEDERATION EIL et le SNETAA PLP obtiennent des résultats pour elle.

 

Aujourd’hui la MGIEN est en danger. Son financement est pour moitié assuré par l’Union Européenne. Il est en train de se tarir et l’Etat ne prend pas la relève. A moins que ce soit prendre la relève que de décider le licenciement massif des coordinateurs contractuels pour la rentrée prochaine !

 

Beaucoup des élèves inscrits dans les classes d’insertion mises en place par la MGIEN, notamment les cycles d’insertion professionnelle par alternance (CIPPA), sont orientés vers des CAP réservés et des BEP.

 

Le Congrès se prononce pour le maintien, dans les conditions actuelles du système éducatif, de la MGIEN et contre « l’orientation » systématique des élèves en difficulté vers des formations en alternance.

 

Le Congrès se prononce pour :

 

-          une nouvelle Loi d’Orientation sur l’Education qui engage une véritable action en faveur des élèves en grande difficulté, en deçà et au-delà de 16 ans, et qui fixe comme priorité, entre autres, de réduire fortement les sorties du système éducatif sans qualification,

-          un audit national sur les besoins réels en actions MGIEN (rapport entre les sorties du système éducatif sans qualification et l’inscription effective dans les actions MGIEN),

-          le maintien des coordinateurs de la MGIEN dans la Fonction Publique d’Etat,

-          la réaffirmation du statut d’enseignant des coordinateurs titulaires d’action et de prévention (Professeur de Lycée Professionnel et Certifié – Concours réservé et Examen professionnel « Coordination Pédagogique et Ingénierie de la Formation »),

-          la systématisation de contrats enseignants sur 12 mois dans toutes les académies pour les coordinateurs d’action et de prévention contractuels et l’harmonisation des salaires sur la base de la grille académique le plus avantageuse,

-          la prise en compte de la pénibilité de l’emploi des coordinateurs d’action et de prévention (charge de travail importante, missions très larges et qui se complexifient avec les situations individuelles des élèves), notamment par le bénéfice effectif de la Nouvelle Bonification Indiciaire (NBI),

-          la précision des missions des coordinateurs d’action et de prévention dans une lettre de mission rédigée en des termes précis, dont le contenu aura été négocié avec les intéressés (chaque académie, chaque département, chaque bassin d’éducation ayant leurs spécificités),

-          l’organisation de formations spécifiques au métier de coordinateur de la MGIEN,

-          l’amélioration des conditions de travail pour les coordinateurs d’action et de prévention (la mise en place des actions de la MGIEN doit être inscrite dans les obligations des Etablissements Publics Locaux d’Enseignement ; les crédits alloués à la MGIEN dans les établissements d’accueil doivent être facilement utilisables par les coordinateurs d’action et de prévention),

-          le versement complet aux coordinateurs de l’Indemnité de Suivi et d’Orientation (ISO) tant la part fixe que la part modulable,

-          le versement de l’Indemnité de Sujétions Spéciales ZEP,

-          une nouvelle loi, afin de titulariser tous les personnels précaires de la MGIEN, sans restriction, sauf celles concernant l’accès aux concours équivalences

-          l’affectation administrative à 100% des coordinateurs d’action et de prévention en établissement scolaire,

-          l’évaluation administrative des coordinateurs d’action et de prévention par les chefs d’établissement dans le respect des règles de notation des enseignants,

-          de meilleures conditions de travail pour les enseignants vacataires et contractuels,

-          le Congrès exige que le Personnel titulaire de la MGIEN soit inscrit sur la liste du Personnel de l’établissement de rattachement.

 

                                                                                                                                                        VOTE A L’UNANIMITE

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