Le terrain, l’indépendance et la victoire :
l’orientation syndicale e.i.L. du SNCA.
Depuis plus d’un mois nos collègues enseignants, titulaires (PLP, certifiés), contractuels et vacataires de la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale (MGIEN) de l’Académie de VERSAILLES sont en lutte pour maintenir les actions de la Mission. Ces « actions » sont des classes de jeunes en très grande difficulté scolaire, c’est-à-dire en échec, que nos collègues de la Mission ramènent dans le cursus scolaire. Bon an, mal an, cela concerne, à l’échelle nationale, 50 à 60 000 élèves, soit un peu plus d’un tiers des jeunes qui chaque année quittent l’Ecole sans diplôme qualifiant, au mépris de la loi d’orientation de 1989.
Pour faire
court, disons que la Mission Générale d’Insertion de l’Education Nationale de Versailles était en cessation de paiement
à partir du 31 août 2004, et, par conséquent, qu’elle ne pouvait envisager de
faire la rentrée. ! Comme la MGIEN-VERSAILLES n’était pas seule dans ce
cas, cela signifiait pour la France entière 50 000 jeunes à la rue, (qui
après tout est « un lieu de vie », comme le collège et le lycée
d’enseignement général, technique, technologique, et professionnel …) et 2000
collègues, contractuels et vacataires, au chômage !!!
La mobilisation tenace, persévérante (et intelligente), de nos collègues enseignants de la MGIEN de l’Académie de VERSAILLES, pour préserver les actions de ce dispositif de remédiation qui concerne toute l’Ecole, a abouti au succès total de leurs revendications (voir le communiqué de presse en annexe).
Il s’agit, certes, du succès d’une mobilisation « académique » qui a des résultats positifs pour les personnels concernés d’une académie …
Mais il s’agit de plus que cela !
En intervenant auprès du Ministre de l’Education Nationale et du Premier Ministre, les Syndicats e.i.L. concernés, SNPC, SNETAA, SNCA, qui étaient depuis le début aux côtés des collègues en lutte, ont obtenu, dès le 7 juin, sur demande du Ministre de l’Education Nationale, l’arbitrage de Matignon qui a débouché sur le dégel des crédits MGIEN pour la fin de l’année civile 2004, qui correspond au premier trimestre de l’année scolaire 2004-2005. Cela signifie qu’il n’y aura pas rupture dans les actions de réinsertion scolaire des MGIEN académiques de la France entière. Cela signifie aussi qu’il y 2000 emplois de contractuels coordinateurs et d’intervenants vacataires des actions MGIEN qui sont sauvés !
Le SNCA e.i.L. ne se satisfait pas de la précarisation grandissante de l’emploi dans l’Ecole. Le SNCA e.i.L. revendique l’élargissement du recrutement par concours (a contrario de la « tendance » politique actuelle, et libérale, qui vise à le fermer …) de personnels enseignants titulaires qualifiés à partir de l’énorme vivier des contractuels et vacataires qui, malgré la déplorable instabilité de leur emploi, ont montré, année après année, leur dévouement à l’Ecole de la République et leur capacité à l’innovation pédagogique.
C’est
pourquoi, le SNCA e.i.L. salue le courage des
collègues de l’Académie de VERSAILLES qui ont fait triompher leurs
revendications et assure qu’il se trouvera aux côtés de tous ceux qui partiront
au combat pour défendre leurs métiers et leurs élèves au nom des valeurs
démocratiques et laïques de l’Ecole de la République.
10 juillet 2004